Le patrimoine désigne, au sens large, les ressources matérielles et immatérielles, naturelles ou culturelles, partagées par une communauté et transmises de génération en génération. Acceptons, pour le moment, cette définition générale, même si nous serions amenés à la discuter davantage ultérieurement.
Le patrimoine est aujourd'hui l'objet d'enjeux politiques, économiques, sociaux, identitaires, etc. C'est une notion transversale, car intimement liée à d'autres entités telles que la langue, le discours ou le tourisme, pour ne citer que les trois entrées composant la problématique de notre colloque international.
Notre approche se veut pluri et transdisciplinaire, sans exclure des contributions portant sur le patrimoine matériel (notamment le bâti), nous sollicitons surtout des communications portant sur le patrimoine culturel immatériel (PCI).
Aussi les communications ne doivent pas porter exclusivement sur le patrimoine mais questionner les liens étroits entre ces quatre entrées.
Sans vouloir définir le concept de patrimoine par sa matérialité ou par son immatérialité, nous privilégions, lors de ce colloque, l'étude du PCI : contes, chants, mythes, légendes, pratiques, savoir-faire, traditions orales, représentations et connaissances associées aux espaces et groupes socioculturels, etc.
Pour plus de précision, nous nous référons à de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, adoptée par l'UNESCO, en octobre 2003, en particulier à son article 3, lequel inclut :
Notre souhait est de voir émerger de l'approche pluridisciplinaire de notre problématique une réflexion enrichissante, constructive et à plusieurs voix, car au-delà des rapports du patrimoine avec la langue et/ou le discours (volet linguistique et sociolinguistique), avec le tourisme (volet anthropologique, économique, social et politique), il est question d'histoire (les deux volets historiques concernent le témoignage et l'archivage), de géographie (le patrimoine étant enraciné dans un milieu donné), etc.
Les soumissions des communications et des posters s'effectuent exclusivement par l'intermédiaire du formulaire en ligne.
Le colloque international tentera autant que faire se peut de questionner et de problématiser les rapports étroits que le PCI entretient avec la langue, le discours ou le tourisme, ce qui justifie les trois axes suivants :
Chaque proposition de communication doit s'inscrire dans l'un des trois axes suivants.
Le mot « patrimoine », du latin patrimonium, réfère à l'héritage paternel transmis de génération en génération. L'une de nos préoccupations est de s'interroger sur cette transmission ainsi que sur la (ou les langues) dans laquelle (lesquelles) s'exprime et se transmet ce patrimoine.
La langue, conçue anthropologiquement comme le lieu où se conserve l'expérience humaine, véhicule les différentes conceptions valorisant l'héritage, matériel et immatériel, tout en l'inscrivant dans un prolongement temporel traçant une trajectoire continue dans une histoire commune. C'est aussi par l'intermédiaire de la langue, sous une forme orale (contes, légendes, chansons…) et/ou écrite (manuscrits, traces, inscriptions…) que l'interaction entre le passé et le présent se maintient et se perpétue.
Dans un paysage sociolinguistique pluriculturel et plurilingue, celui du Maghreb, par exemple, dans quelle langue se fait la transmission du PCI ?Que transmet-on ? Qui transmet quoi ? Comment ? Par quel processus ? Et pour quelle finalité ? Si l'on en adopte une approche genrée, on pourrait s'intéresser au rôle des femmes dans la conservation et la transmission du patrimoine oral.
Mais on pourrait aussi s'inscrire dans une approche intergénérationnelle.
Quel est le discours relatif aux processus de patrimonialisation ? Quels sont les discours portant sur le comment et le pourquoi de la préservation et de la sauvegarde de la diversité du PCI d'une communauté qui, sous l'effet de la globalisation, perd de plus en plus les conditions matérielles de production de son héritage ?
Le discours institutionnel, celui des représentants de l'Unesco, par exemple, tient-il toujours compte des spécificités et contraintes locales ?
Est-il toujours approprié au contexte local ?
Comment un tel discours, perçu souvent, par les détenteurs du patrimoine, comme occidental, dominant et élitiste, est-il reçu et transposé à l'échelle nationale et locale ?
Comment gère-t-on la double nécessité de la patrimonialisation et du développement local ?
Dans d'autres termes, la patrimonialisation est-elle toujours perçue comme une garantie de préservation des biens culturels ou comme une injonction au développement ?
Qu'en est-il, par ailleurs, des discours des décideurs politiques relatifs à l'identification, l'inventaire, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine national ?
Le patrimoine est, à première vue, intimement lié à un territoire, à une localité et à une communauté. Qui sont ces « communautés, groupes et individus » supposés recréer en permanence le PCI et perpétuer le sentiment d'identité et de continuité ?
Pourquoi le patrimoine immatériel est-il différent du patrimoine matériel ? Parce que si le premier se situe dans la localité, le second, bien qu'il y prenne sa source, n'y est assujetti ni définitivement ni durablement.
Dans un monde de plus en plus dominé par la globalisation, où la mobilité des personnes (tourisme, immigration, exode, guerre, etc.) et la marchandisation de la culture provoquent la déterritorialisation du PCI et l'inscrivent dans un contexte planétaire transcendant ainsi les frontières nationales et politiques, comment les communautés procèdent-elles pour « faire-revivre » la mémoire traditionnelle à l'heure où la mise en tourisme et la muséification s'emparent du patrimoine ?
Et à l'inverse, que sera le rôle du touriste véhiculant souvent des représentations plus subjectives que réelles et correspondant à des images exotiques et fortement intériorisées ? Les touristes sont-ils souvent en quête d'images plus que de contenus ? Sont-ils attachés à des démonstrations spectaculaires, voire à un exotisme teinté souvent de méconnaissance ?
Si le PCI se déterritorialise, perd ses attaches matérielles et renonce, du moins en partie, à son enracinement territorial, ce n'est pas pour mourir mais pour mieux survive.
Quel est donc le rôle d'Internet et de la diaspora dans sa survie ? La diaspora participe-t-elle seulement à sa déterritorialisation ou plutôt à sa virtualisation ? Si grâce à la diaspora, le PCI peut se reproduire à n'importe quel endroit de la planète, tout en gardant un lien avec son origine spatiale, comment est-il valorisé par ces communautés culturelles diasporiques ? Cependant cette déterritorialisation, voire cette rencontre entre le local et le global se fait-elle au détriment d'autre chose ? Autrement dit, la survie du PCI déterritorialisé passe-t-elle nécessairement par sa reproduction, sa transformation et sa métamorphose ? Ce dernier, en se déterritorialisant, devient-il autre ? Quelle qu'en soit l'issue, il convient d'étudier, entre autres sur les plans discursif et représentationnel, ce processus de transformation.
Le colloque est ouvert à la présentation de travaux de recherche récents, d'états de l'art ou de développements industriels, de travaux en cours et d'expériences significatives dans le domaine de Patrimoine, Langue, Discours et Tourisme.
Les auteurs sont invités à soumettre des travaux originaux sous forme de communication ou poster.
Les soumissions doivent être rédigées en français (langue officielle du colloque) ou en arabe ou en anglais.
Le corps du résumé (max 3500 caractères) devra comprendre :
L'évaluation de votre contribution ainsi que les recommandations vous seront communiquées par email.
Les facteurs dont il sera tenu compte pour la sélection sont les suivants :
Le programme du colloque PaLDit est étalé sur 3 jours : les 23, 24 et 25 avril 2018.
Des conférences, des présentations de communications retenues, session poster, des tables rondes et un programme culturel sont programmés pendant les 3 jours du colloque.
Pour s'inscrire au colloque PALDIT, veuillez choisir votre pack.
Tarif pour accompagnant : 85 DT (40 €) / Nuitée en Pension complète en Chambre double.
Supplément pour chambre single : 20 DT (10 €)
Extra déjeuner : 30 DT (15 €).
Le colloque PaLDiT se déroulera dans l'hôtel Seabel Rym Beach Djerba 4**** situé dans la zone touristique de l'île de Djerba (Tunisie).
L’île de Djerba est située dans le golfe de Gabès, au Sud-Est de la Tunisie. Elle couvre 514 km² de superficie. Elle est connue depuis l'histoire comme l'île des Lotophages, nom évoqué par le grec Homère dans son Odyssée.
(+216) 22 188 830 (Selma) / (+216) 98 612 976 (Anis)
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